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8 février 2013

Ma perception de la réalité n'est pas la réalité

Image1

Que voyez-vous sur ce dessin ?

Je vois le visage d'une jeune femme. Marianne peut-être.  D'autres verront un saxophoniste. Je finis par le voir moi aussi en me concentrant sur l'image.

Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Sacha GUITRY disait " les difficultés surviennent de ce que les gens croient dire la vérité parce qu'ils disent ce qu'ils pensent". Je pense que ce dessin représente une femme. Je l'affirme. Et je crie au mensonge si vous dites qu'ils s'agit d'un saxophoniste. Ma sincérité ne change rien à l'affaire ; ma perception de la réalité n'est pas la réalité.

Voilà ce que les philosophes de l'Antiquité déjà décrivaient comme une origine d'erreurs de raisonnement, donc d'erreurs de communication et de par conséquent de conflits. Ma perception de la réalité n'est pas la réalité, et en confondant les deux je vais au devant de difficultés relationnelles.

L'ecole de Palo Alto a beaucoup développé cette théorie et a démontré comment, comme le dit Paul WATZLAWICK, cette confusion est une très bonne base pour "réussir à échouer" dans la communication !

La psychologie connaît également très bien ce phénomène de "distorsion cognitive".

Alfred KORZYBSKI, le père de la sémantique générale, a eu cet aphorisme resté célèbre : "La carte n'est pas le territoire". Notre perception et notre manière de représenter la réalité ne font que s'en approcher et ne se confondent pas avec la réalité. Nos mots, quelle que soit l'étendue de notre vocabulaire, ne donnent jamais qu'une version appauvrie du réel. Autrement dit, le mot chien n'aboie pas.

Nous passons constamment la réalité qui nous entoure au filtre des limites de nos cinq sens, ce qui est une première distorsion, puis de nos capacités mentales, cognitives, c'est une autre distorsion, mais également de nos filtres culturels et émotionnels.

Dans 99 % des cas, nous vivons très bien avec cette limite de nos capacités, nous sommes parfaitement adaptés à notre environnement malgré ce petit défaut !

Pour autant, quand surviennent les tensions, voire le conflit, il est bon de porter son attention sur ce point. De mettre de la nuance dans la manière dont j'exprime "ma" réalité. De bien faire la distinction notamment, entre ce que j'ai entendu et ce qui a été dit réellement (eh oui ...), et ce que j'ai alors ressenti. Ce sont trois choses différentes.

C'est pourquoi les tenants de la Communication Non Violente préconisent le processus suivant lorsque nous avons un sujet épineux à aborder :

Décrire ce que j'ai perçu ("j'ai entendu, j'ai remarqué que ...")

Exprimer mes émotions liées à cette perception ("Je me suis senti ...")

Et enfin éventuellement, faire une demande, ou proposer une solution ("et je te demande...").

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